La sécheresse oculaire : comment identifier cette maladie ?

La sécheresse oculaire : comment identifier cette maladie ?

L’œil sec est un état pathologique de la surface oculaire qui peut provoquer une sensation de corps étranger dans les yeux, des brûlures et d’autres affections qui peuvent gâcher la qualité de vie. La fréquence de la sécheresse oculaire augmente avec l’âge, en présence d’autres pathologies, notamment des maladies rhumatismales et hormonales.

Qu’est-ce que le syndrome de l’œil sec ?

 

C’est une affection de l’une ou les deux yeux humains qui survient lorsque celui-ci n’est plus suffisamment humidifié pour avoir l’air sec ce qui donne la sensation de corps étrangers dans les yeux. Le syndrome de l’œil sec concerne une grande tranche de la population. Les femmes sont plus touchées que les hommes. Actuellement, la sécheresse oculaire est définie par les médecins comme « une maladie multifactorielle de la surface oculaire caractérisée par une perte d’homéostasie du film lacrymal et accompagnée de symptômes oculaires, dans laquelle  l’instabilité et l’hyperosmolarité du film lacrymal, l’inflammation, les lésions de la surface oculaire et les anomalies neurosensorielles jouent un rôle étiologique » C’est l’un des motifs les plus fréquents de consultation en ophtalmologie et en chirurgie des yeux. La sécheresse oculaire est une gêne très discutée pour les femmes qui veulent recourir à la chirurgie esthétique des paupières.

Comment l’œil est-il humidifié?

 

Les glandes lacrymales produisent continuellement des larmes qui servent au nettoyage des yeux. Les larmes servent également pour refléter un état de tristesse, de joie ou d’épuisement moral.  Les larmes sont indispensables à une bonne vue, car elles ont quatre fonctions principales :

  • Les larmes nourrissent l’œil
  • Les larmes nettoient l’œil
  • Les larmes protègent l’œil
  • Les larmes hydratent l’œil

Composition des larmes

 

Composées de lipides (huile), d’eau et de mucus, les larmes sont réparties par le clignement des paupières et forment un film de plusieurs couches qui garde l’œil toujours hydraté, et en particulier la cornée, humide et lisse; elle est le point le plus sensible dans le système oculaire. Quand la qualité ou la quantité des larmes est insuffisante, ou lorsque le film de larmes est fragile, les yeux deviennent secs. On parle alors de sécheresse oculaire ou de syndrome de l’œil sec si le liquide lacrymal ne peut plus jouer son rôle et provoque l’un ou plusieurs effets suivants :

  • Une évaporation du liquide trop rapide
  • Une baisse de la production des larmes
  • Une mauvaise répartition des larmes sur l’œil.

 

La sécheresse oculaire est donc considérée comme une véritable maladie, telle qu’elle est définie et elle peut affecter l’ensemble ou une partie du système oculaire qui est constituée par l’appareil lacrymal, les paupières, la cornée et de la conjonctive.

Ce système est considéré par la médecine moderne comme une structure unitaire, tant du point de vue anatomique que fonctionnel; par la suite une anomalie affectant l’un de ses composants affecte inévitablement les autres.

Les caractéristiques fondamentales qui provoquent la sécheresse oculaire sont un ensemble de facteurs qui causent  un changement dans la quantité et la composition des larmes. Ces facteurs influencent les larmes qui deviennent plus denses (hyper-osmolarité des larmes) en raison d’une production réduite du composant liquide par la glande lacrymale ou en raison d’une évaporation excessive qui peut être due à des facteurs externes.

L’augmentation de l’osmolarité provoque à son tour des dommages aux cellules épithéliales de la conjonctive et de la cornée, ainsi qu’aux cellules qui produisent la composante muqueuse normale des larmes. Tout changement de ces caractéristiques induit une réaction inflammatoire de toute la surface oculaire. Ces altérations déclenchent un cercle vicieux qui aggrave la situation de sécheresse et détermine un processus chronique, au cours duquel des voies nerveuses qui transmettent les impulsions vers la glande lacrymale principale sont également endommagées ce qui peut mettre en danger tout le système oculaire.

 

Incidence de la sécheresse oculaire ?

 

La sécheresse oculaire a une prévalence d’environ 15 cas pour 100 personnes. L’incidence de la maladie augmente avec l’âge et le sexe.

Quelles sont les causes et les facteurs de risque de la sécheresse oculaire ?

 

Elle est considérée comme une maladie multifactorielle, déterminée ou favorisée par des conditions multiples, endogènes ou environnementales, certaines modifiables, d’autres liées à des caractéristiques individuelles de chaque patient. D’autres facteurs augmentent le risque de sécheresse oculaire à savoir :

 

 

  • Âge : au fil des ans, les glandes lacrymales perdent leur fonctionnalité en raison de l’atrophie, réduisant la production de larmes ou produisant des larmes de composition altérée ;
  • Sexe féminin : il est le Sexe le plus touché dans tous les groupes d’âge, mais certainement coïncidant avec la ménopause, dans laquelle la production d’hormones androgènes est réduite ;
  • Environnement : exposition au vent, à la poussière, à la climatisation, aux environnements trop secs ou humides ;
  • Activité excessive devant les terminaux vidéo ;
  • Utilisation incorrecte des lentilles de contact ;
  • Utilisation de médicaments systémiques (antihistaminiques, psychotropes, antihypertenseurs, anticholinergiques…)
  • Médicaments hormonaux, chimiothérapie ou autres médicaments (thérapies contre le glaucome, vasoconstricteurs);
  • Pathologies systémiques : maladies rhumatismales et collagènes, hypertension artérielle, diabète, maladies thyroïdiennes ;
  • Les pathologies locales attachées à cette maladie y compris les allergies, le dysfonctionnement des glandes de Meibomian, fermeture insuffisante ou ouverture excessive des paupières, ou autres altérations de la surface oculaire.

 

Signes et symptômes de la sécheresse oculaire ?

 

L’œil sec détermine dans la plupart des cas une sensation de corps étranger ; d’autres symptômes peuvent être des brûlures, des picotements, des difficultés à ouvrir les yeux, des troubles de la vision …etc.

Dans le syndrome de Jorgen et dans les cas liés à d’autres maladies systémiques du système immunitaire, ou des maladies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde et d’autres formes rhumatismales, la sensation de bouche sèche peut être associée.

De manière caractéristique, les symptômes sont accentués dans des environnements ventilés ou excessivement secs, en cous de l’activité prolongée devant les terminaux vidéo et avec l’utilisation de lentilles de contact.

L’apparition d’une inflammation provoque une rougeur de la conjonctive ; dans certains cas, de petits brins de mucus peuvent se former. La persistance des perturbations pendant plus de trois mois indique une urgence à traiter.

Diagnostic de la sécheresse oculaire

 

Le diagnostic de sécheresse oculaire est suspecté lors de l’examen oculaire sur la base des symptômes rapportés et de l’observation de la surface oculaire au niveau de la lampe à fente et, plus particulièrement, de la constatation d’une épaisseur réduite des ménisques lacrymaux, c’est-à-dire la réduction de la couche de larmes présente entre le bord de la paupière et la surface du globe oculaire.

 

  • L’évaluation du temps de rupture du film lacrymal , c’est-à-dire la période de temps pendant laquelle des zones sèches se forment à la surface de la cornée entre les clignements et l’autre définit si un œil est sec ou non; cet examen peut être effectué après instillation d’un colorant fluorescent et observation de l’apparition de zones non couvertes de larmes (taches sèches) dans la lumière bleue de la lampe médicale; l’examen peut également être pratiqué avec un équipement particulier qui ne nécessite pas l’instillation du colorant;
  • Test de Schirmer : évalue la longueur de la portion imbibée d’une bande de papier insérée dans le tissu conjonctival, entre la paupière inférieure et l’œil, dans un certain laps de temps, généralement 5 minutes ;
  • Test d’osmolarité des larmes : permet une évaluation quantitative du degré d’altération des larmes ;

 

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