Les textes fondateurs de l’éthique médicale

Les textes fondateurs de l’éthique médicale

 

Le serment d’Hippocrate

 

Le serment d’Hippocrate est un texte fondateur de l’éthique médicale. Il tire son nom du célèbre médecin grec Hippocrate, considéré comme le père de la médecine occidentale. Ce serment a été rédigé en grec ancien entre le Ve et le IIIe siècle envers 440-360 av J-C et a été adopté comme l’un des premiers codes de déontologie médicale.

Le serment d’Hippocrate, bien que présentant différentes versions selon les traductions et les adaptations au fil du temps, contient des principes éthiques qui restent toujours d’actualité dans la pratique médicale. Parmi ces principes, on peut citer la bienveillance envers les patients, la confidentialité des informations médicales, l’obligation de ne pas nuire, l’engagement à ne pas pratiquer l’euthanasie et la reconnaissance de la limite des connaissances médicales.

Aujourd’hui, le serment d’Hippocrate est souvent utilisé comme symbole de l’éthique médicale et il est encore prêté par les étudiants en médecine lors de leur cérémonie de promotion. Le texte suivant a été révisé par l’Ordre des médecins Français en 2012.

“Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.”

 

La déclaration de Genève

 

La Déclaration de Genève, également appelée Serment du médecin, est annexée au Code de déontologie médicale. Cette déclaration a été adoptée par l’Assemblée Générale de l’Association Médicale Mondiale en 1948, puis a fait l’objet de plusieurs révisions, la dernière datant d’octobre 2017.

 

EN QUALITÉ DE MEMBRE DE LA PROFESSION MÉDICALE

JE PRENDS L’ENGAGEMENT SOLENNEL de consacrer ma vie au service de l’humanité ;

JE CONSIDÉRERAI la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité ;

JE RESPECTERAI l’autonomie et la dignité de mon patient ;

JE VEILLERAI au respect absolu de la vie humaine ;

JE NE PERMETTRAI PAS que des considérations d’âge, de maladie ou d’infirmité, de croyance, d’origine ethnique, de genre, de nationalité, d’affiliation politique, de race, d’orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s’interpose entre mon devoir et mon patient ;

JE RESPECTERAI les secrets qui me seront confiés, même après la mort de mon patient ;

J’EXERCERAI ma profession avec conscience et dignité, dans le respect des bonnes pratiques médicales ;

JE PERPÉTUERAI l’honneur et les nobles traditions de la profession médicale ;

JE TÉMOIGNERAI à mes professeurs, à mes collègues et à mes étudiants le respect et la reconnaissance qui leur sont dus ;

JE PARTAGERAI mes connaissances médicales au bénéfice du patient et pour les progrès des soins de santé ;

JE VEILLERAI à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de prodiguer des soins irréprochables ;

JE N’UTILISERAI PAS mes connaissances médicales pour enfreindre les droits humains et les libertés civiques, même sous la contrainte ;

JE FAIS CES PROMESSES sur mon honneur, solennellement, librement.

 

 

D’autres écrits fondateurs de l’éthique médicale

 

En 2011, le Conseil européen des Ordres des médecins a adopté la Charte d’éthique médicale européenne, qui actualise les Principes d’éthique médicale européenne en distinguant ce qui relève de l’éthique de ce qui constitue la déontologie. De plus, des recommandations déontologiques ont également été rédigées.

 

Parallèlement, l’Association Médicale Mondiale (AMM) a élaboré la Déclaration d’Helsinki comme un énoncé de principes éthiques applicables à la recherche médicale impliquant des êtres humains, y compris la recherche sur du matériel biologique humain et sur des données identifiables. Cette déclaration, initialement adoptée en 1964 à Helsinki (Finlande), a été mise à jour en 2013.

 

En France, le Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé a pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevée par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé.

 

Dans de nombreux établissements hospitaliers, des espaces éthiques contribuent à faire vivre la réflexion sur les principes fondamentaux de l’éthique médicale et à interroger son évolution au regard des nouvelles pratiques médicales et des innovations technologiques. Le site de l’Espace Éthique de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris propose notamment des informations sur ce sujet.

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